Elle est l’une des pépites du monde littéraire du Togo. Avec des titres comme La veuve des nuits de noces, Piégée, Abusée, Rédemption, Vengeance en mode sérial lover, l’autre femme de mon mari, …, elle est auteure de près d’une trentaine d’ouvrage en une décennie de carrière. Dans cette interview qu’elle a accordée à la rédaction de Sprint Radio, Alexa KEAS revient sur ses débuts et nous parle de la célébration de ce dixième anniversaire de carrière littéraire. Lisez !!!
Vous lancez un projet dénommé 10 ans, 10 livres. Dites-nous, de quoi est-il concrètement question ?
A.K :10 ans 10 livres, c’est la célébration de mes 10 ans de carrière littéraire, marquée par la présentation de 10 de mes ouvrages lors d’une soirée de dédicaces exceptionnelle le 11 octobre 2024 à la salle VIP du restaurant de l’Université de Lomé.
Comment a commencé l’aventure littéraire d’Alexa KEAS ?
Je suis une grande solitaire qui a pour meilleurs compagnons les livres depuis que j’ai appris à lire et à écrire et j’aime souvent me réfugier dans des mondes imaginaires que je me crée.
J’ai la grâce d’avoir eu une certaine aisance à déchiffrer les lettres dès le CP, aussi à force de lire, j’ai eu envie d’écrire aussi. Ça a commencé avec la pertinence de mes devoirs de français, notamment les rédactions, les dissertations etc… Les petits poèmes ont suivi au collège et un premier roman d’amour en classe de 1ère A4.
J’ai continué par écrire tout ce qui me passait par la tête dans mes cahiers, jusqu’à ce que je découvre l’univers des » Chroniques » sur Facebook en 2014 qui est une autre forme de blogging. Il s’agissait de poster des histoires, chapitre par chapitre sur une page Facebook et d’avoir en temps réel les retours des internautes à travers leurs commentaires.
En septembre 2014, j’ai donc créé ma page que j’ai nommé à l’époque » L’instant d’une évasion » devenue » L’instant d’une évasion by Alexa KEAS » pour y partager mes textes. L’audience a très vite explosé et de fil en aiguille, je suis devenue Alexa KEAS.
2014-2024. Est-ce qu’aujourd’hui, après ces dix années de « carrière », vous pensez avoir atteint cet objectif d’écrire 10 livres en 10 années ?
En réalité, j’ai écrit une trentaine de livres en 10 ans, tous auto-publiés en version numérique sur Amazon. Pour marquer cette décennie, j’en ai sélectionné 10 à présenter en version brochée au public lors de la soirée de dédicaces.
Pour le compte de ce projet, vous préparez une soirée littéraire. A quoi doit-on s’attendre lors de cette soirée ?
Vous devez vous attendre à une soirée riche en couleurs et en émotions le 11 octobre 2024. Nous allons célébrer la passion des mots de façon inédite. Je vais vous parler de mon parcours, des forces et faiblesses de l’auto édition et de la publication en ligne. Il y aura la dédicace des livres bien évidemment, des prestations de slam, des jeux concours, un cocktail et d’autres surprises.
Au-delà de cette soirée, que réserve Alexa à son lectorat pour marquer ces 10 années de « partenariat » ?
Je ne vais pas le dire toute suite. Je préfère leur faire la surprise.
Parlons un peu du monde du livre au Togo. Quand vous l’observez, quelle analyse en faites-vous ? Pensez-vous que le public consomme les productions togolaises ?
Je réalise tristement que je n’ai jamais entendu un écrivain togolais ou une écrivaine togolaise dire qu’il ou elle vit convenablement de son art. D’ailleurs, à chaque fois que je me présente comme étant écrivaine, la question qui m’est posée ensuite est « Que faites-vous en dehors de l’écriture ? ». Cela montre que l’écriture est encore perçue comme un passe-temps plutôt qu’un métier à part entière.
Oui, le public togolais consomme les productions locales, mais très peu peuvent se permettre d’acheter des livres régulièrement à cause du coût.
10 ans de carrière, une trentaine d’ouvrages. En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, si on vous demandait de relever votre plus grande satisfaction, qu’est-ce que vous évoqueriez ? Même question pour votre plus grand regret ?
Je suis satisfaite de mon parcours dans sa globalité. De mes premiers textes aux derniers, mon style a nettement évolué. À la base, ma préoccupation était simplement d’accoucher mes idées sur un papier, puis avec le temps, j’ai appris à mieux les rendre, j’ai appris à devenir écrivain. Toutefois, je reste particulièrement fière du prix Roman de la journée du manuscrit Francophone 2018 reçu en France avec mon ouvrage » La veuve des nuits de noces ». Entendre mon nom résonner dans une salle à Paris, alors même que j’étais ici à Lomé sans moyens de pouvoir assurer mon voyage reste un moment qui m’a marquée.
Je n’ai pas de regret sur ce plan-là. Je fais confiance au destin tout en restant consciente que j’en suis la conductrice.
Parlant justement de ce destin, quel est la destination de la conductrice que vous êtes pour les dix prochaines années ? En clair, quel est le projet d’Alexa KEAS pour les dix prochaines années ?
Je veux faire voyager mes écrits à travers le monde, impacter et inspirer mes jeunes frères et sœurs. Devenir une référence africaine voire mondiale.
Mettez-vous dans la peau du ministère de la Culture, dont dépend le monde du livre. S’il vous était demandé de changer une seule chose, quelle serait cette priorité ?
Ma priorité serait de valoriser ce métier noble qu’est l’écriture en organisant des concours nationaux prestigieux avec des prix conséquents et en subventionnant les livres, afin de permettre non seulement aux écrivains de vivre de leur art, mais aussi aux populations de pouvoir les consommer à convenance.